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À mes parents,
Alors je me lance, Alors OUI je vais mal, je suis impuissante, vulnérable, vide, préoccupée,
terrifiée, dévasté, furieuse, révolté. Ça fait beaucoup pour moi, la jeune fille de seulement 17ans
bientôt 18 qui a toujours était lumineuse. Mais je dirais que c’est une période d’éclipse, mon
soleil est caché par ma lune sombre.
Mon monde est dans le flou, le brouillard, sans comprendre réellement la cause de ce phéno-
mène.
Ma planète a deux côtés, celui lumineux et enjoué et l’autre qui est lui plus triste et en colère.
Ma lune a besoin de sortir maintenant sans trop de raison, certainement car on préfère voir son
voisin, le soleil et qu’elle en a marre d’être depuis 17ans et demi au deuxième plan. Personne
ne veut la voir pourtant elle a besoin de s’exprimer, d’hurler, de gueuler à pleine voix ce qu’elle
a à dire et qu’elle n’a jamais su dire.
Je crois que même si j’ai grandi dans un environnement stable, sain, j’ai toujours voulu jouer
tous les rôles. Celui de la grande fille autonome et responsable, celle de la petite encore bébé
qui a besoin de ses parents, la bonne élève, la sociable, la naïve, la sensé. Ce n’est absolument
pas votre faute, mais en tant que fille unique et voulais être comme dans mon livre « Petite fille
parfaite ». Toujours sourire, rigoler, jouer et je ne me suis jamais autorisé à dire que ça n’allait
pas en moi, car j’avais peur de vous faire du mal. Alors je fais ce qu’on attend de moi, sourire.
Vous avez remarqué quand on demande à quelqu’un si ça va c’est juste une formule de
politesse, on s’attend, la société s’attend à un « oui ». Et c’est ce que j’ai fait pendant une
période, j’ai accumulé tous ces sentiments néfastes sans comprendre l’élément déclencheur,
mais là je suis obligée de le dire. Je ne vais pas bien. Au début j’ai écrit une lettre avec mes
troubles du comportements alimentaires. Je ne vais pas vous la montrer, car c’est mon jardin
secret, mais je vais vous en faire lire un extrait dans le but de mieux me comprendre, sans
jugement : « Toi, cette petite voix qui me hante et qui ne veut se taire. Tu me paralyses, j’ai
envie de m’en sortir pourtant nager me fait peur. J’ai peur de perdre le contrôle de tout ce que
j’ai en ce moment. J’ai peur de te confronter, car une part de moi t’aime, j’angoisse à l’idée de
sortir de cet océan qui me parait calme en pleine tempête, car je me sens comprise, oui j’ai peur
d’être incomprise. J’ai aussi peur de décevoir mes proches, mes parents, j’ai peur d’échouer.
J’ai peur de ne pas être à la hauteur, c’est dur de se laisser aller. » Alors oui, j’ai envie de m’en
sortir, mais le chemin va être long, il y aura sans doute des hauts et des bas. J’ai envie d’aller
mieux psychologiquement, car je suis épuisée par la situation. Seulement la perte de poids et le
contrôle de la nourriture sont comme des drogues comme pour un toxico ou un alcoolique.
Seulement pour eux il suffit d’enlever la drogue ou l’alcool dans leur quotidien alors que moi
la nourriture est essentielle pour ma survie, je ne peux pas l’enlever je suis obligée de la con-
fronter. Je ne sais pas si vous me comprenez très bien… Alors parfois il faut accepter même si
c’est dur que je ne mange pas tous les repas, que je ne finisse pas mon assiette. Il y aura des
hauts et des bas dans la vie. Comme dit Jean d’Ormesson « Merci pour les roses, merci pour les
épines ».
Je n’ai jamais cessé d'être heureuse vous savez la vie n’est pas une fête perpétuelle, c’est une
vallée de larmes, mais c'est aussi une vallée de roses et si vous parlez des larmes, il ne faut pas
oublier les roses et si vous parlez des roses il ne faut pas oublier les larmes. J’ai besoin d’aide